Emancipation

Publié le par Beware Of the Dog

La Maîtresse vient de partir. Avec le gnôme. Onix dort devant le poële à gaz. Il ne fait que ça. J'ai pas envie de dormir, j'ai envie de m'amuser. La vieille godasse de mon panier, ça ne m'amuse pas. Pas toute seule. Je fais le tour du comptoir, rien qui traîne, elle a tout rangé. J'ai fini toutes les petites miettes de pain qui traînaient sous la chaise du gnôme. Bien maigre... Le placard à poubelles est maintenant fermé avec un vieux collier de Darius. Même en grattant bien, on arrive plus à  l'ouvrir. Le Maître n'a pas l'habitude, hier il ne l'avait pas attaché et on s'est fait un bon gueuleton... et aussi Figaro a attrapé une boite en carton avec des verres. Ils se sont cassés en tombant alors il les a portés dans son panier. Le Maître était pas content. Il a bien gueulé en se levant. Il nous a soulevé les pattes une par une, nous a bien regardés et nous a flanqué dehors en nous portant  le temps de ramasser. Darius et Figaro en ont profité pour filer au ruisseau. Le Maître a sifflé, sifflé. Il était sacrément en colère. Alors là ils sont au chenil.... Et je m'ennuie.

La porte de la cuisine est mal fermée. Elle frotte par terre. Je gratte avec ma patte. Elle bouge un peu. Je mets ma truffe, et force encore avec la patte. Ça s'ouvre. Je monte la petite marche et regarde dehors par la porte... Il n'y a personne. Le chien du voisin est reparti en même temps que la voiture. Il s'ennuie lui aussi. On aurait pu bien rigoler avec lui à la Salle des Trophées. Mais non. J'entends un grincement là-haut.  J'écoute. Je n'ai pas le droit de monter mais il n'y a personne. Je pose ma tête sur la marche en bois et attends. Rien ne se passe. Je mets sans faire de bruit ma patte sur la premiere marche. Et hop... une autre. Une à une je gravis les marches. Elles grincent beaucoup, alors j'attends.... Et puis recommence l'ascension. Je m'arrête à l'ouverture de la porte. Je suis déjà montée là une fois. C'est interdit. Le Maître est là, il dort et grogne comme Onix. Je m'approche sans faire de bruit, tout doucement, comme Figaro quand il y a des merles sur la pelouse. Je mets mes oreilles en arrière, la queue bien en bas et je rentre les fesses. On ne sait jamais....je rampe jusqu'au lit.  Il a sa main qui dépasse de la couette et qui pend dans la vide. J'ai envie de la lècher mais n'ose pas. J'adore l'odeur. C'est le Maître. Il se retourne et je me couche aussitôt à plat ventre, stressée... Rien ne se passe. Je ne bouge pas. Il y a un pull par terre avec son odeur. Je vais attendre là. Je m'allonge sur la manche du pull en ne le quittant pas des yeux. Les voisins ont recommencé à terrasser dehors. J'écoute la grosse machine qui ronronne. Le maitre ronfle de plus belle. Tout va bien. Je serais bien montée dormir dans ses pattes, mais je n'oserai jamais.

Je ferme les yeux et m'endors, épuisée.

Publié dans vie de chien

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J
<br /> Adorable !<br /> <br /> <br />
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